Après « Drame en Morbihan » et « Dernière note à Pontivy », Séverine Le Corre-Mongin s’attèle à l’écriture de son troisième roman. Passionnée par le polar régional, cette jeune auteure pose à chaque fois le coeur de ses intrigues dans sa région natale : le Centre Bretagne.

Une réunion de généalogistes dans une petite demeure du Centre Bretagne… Le cadre de son premier roman, « Drame en Morbihan », Séverine Le Corre-Mongin, ne l’a pas tout à fait choisi par hasard. C’est même une passion pour la recherche de ses ascendants qui l’a finalement décidée à coucher sur le papier, son premier roman policier. « J’ai toujours aimé écrire, mais j’ai aussi toujours eu des difficultés avec l’orthographe », sourit-elle. Un handicap qui entame même la confiance que la jeune femme peut avoir en elle. Privilégiant le fond à la forme, elle décide finalement de prendre la plume pour rédiger une lettre fictive qu’une de ses ancêtres adresse à des généalogistes. « Je l’ai fait lire à mes amis du cercle de généalogie et ça leur a plu… ils en voulaient plus. » Il n’en fallait pas davantage pour lui redonner confiance. C’est décidé, elle va écrire un polar régional. « Quand j’ai couché les premières phrases, je ne savais pas si j’irais jusqu’au bout, se souvient-elle. Neuf mois plus tard, j’écrivais le mot fin. » Ce qui n’était au départ qu’un passe-temps, devient vite une véritable passion. Une bouée même, qui lui permet de surmonter les problèmes de santé et les difficultés professionnelles auxquels elle doit alors faire face.

« Une énorme émotion »

D’abord refusé, son premier roman est finalement retenu par une maison d’édition et publié au printemps 2017. « Lorsque j’ai pris le premier exemplaire entre mes mains, j’ai été saisie par une énorme émotion », assure-t-elle. Mais pas le temps de rêver. La jeune auteure doit se plier aux exigences de son nouveau « métier » et enchaîner salons du livre et séances de dédicaces. « Parfois, je me demandais ce que je faisais là, se rappelle Séverine Le Corre-Mongin. Mais c’était gratifiant et j’avais à coeur de respecter le lecteur qui s’était déplacé,car sans lui, nous ne sommes rien. » Et des lecteurs, elle va en rencontrer beaucoup ! Le livre est un succès. Il est réédité à deux reprises et près de 5 000 exemplaires sont écoulés. « Ç’a été un tsunami, j’ai rien compris », sourit-elle. Le succès à peine digéré, il faut remettre l’ouvrage sur le métier. Si la passion est toujours la même, la vie de la jeune femme a quelque peu changé. Désormais mère de jumeaux et toujours très occupée par la promotion de son premier roman, elle dispose de moins de temps. « J’avais mis neuf mois à écrire le premier, j’ai mis plus de deux ans pour le second », explique-t-elle.

Le Pontivy de sa jeunesse

Cette fois, c’est Pontivy, sa ville natale, qu’elle prend pour cadre de l’intrigue de « Dernière note à Pontivy ». Le lecteur suit les pas du duo de gendarmes du premier opus, Romain Fouller et Gabriel Caro, pour résoudre l’énigme de l’assassinat d’une harpiste en plein concert. Au fil des pages, il est aussi et surtout transporté dans le Pontivy de la jeunesse de Séverine Le Corre-Mongin. Du palais des congrès au manoir de Kergrésil, en passant par l’église Saint-Joseph, l’île des Récollets ou encore le château des Rohan, elle met le patrimoine de la cité napoléonienne à l’honneur. Au passage, on croise aussi le chemin de Pontivyens qui ont vraiment existé. « Dans ce second roman, j’en profite pour raconter mes madeleines de Proust, précise-t-elle. Ici, j’essaye de me placer dans une posture de passeur de mémoire. » La promotion de ce second roman, publié à l’automne dernier, a forcément été perturbée par le confinement. Sans salons ni séances de dédicaces, il a tout de même déjà séduit de nombreux lecteurs. Un nouveau succès qui a forcément incité l’auteure à se pencher sur l’écriture d’un troisième roman. Mais pas question d’en dévoiler le titre. « Le lecteur pourra encore suivre le duo de gendarmes plongé dans une enquête sur les bords du Blavet », se contente-t-elle d’avancer. Sortie prévue au début de l’année 2022.

Entre salons du livre et séances de dédicaces, Séverine Le Corre-Mongin aime maller à la rencontre de ses lecteurs.

Drame en Morbihan

Avec cette première enquête, l’auteure invite le lecteur à faire connaissance avec Gaby et Romain, les deux jeunes officiers de la brigade de Lorient, chargés de démêler cette surprenante enquête. Début juillet, lors du pardon du Guelhouit à Melrand, en Centre-Bretagne, des internautes passionnés de généalogie ont pris l’habitude de se retrouver sur la terre de leurs ancêtres pour échanger leurs informations. Leur dernière réunion tourne au drame: la benjamine du groupe est retrouvée morte dans un ruisseau, près de la propriété de leur hôte. Que s’est-il passé après leur départ dans la nuit ? Collection Enquêtes & Suspense. Éditions Alain Bargain. 7,50€

Dernière note à Pontivy

Le 5 juillet 1987, un dramatique accident de la route endeuille la maison Fichet, imprimeurs à Pontivy. Oriane Le Dréan, petite-fille du fondateur, est seule rescapée. En apparence indemne, l’orpheline âgée de cinq ans se mure pourtant dans le silence et son regard se fige. L’obscurité devient son quotidien. Vingt ans plus tard, jour pour jour, Romain Fouller termine un rapport d’enquête à la gendarmerie de Pontivy et s’apprête à rejoindre son collègue et ami, Gabriel Caro, natif de la ville. Mais au lieu d’une virée nostalgique dans l’ancienne cité napoléonienne, leur major les expédie au palais des congrès. Oriane, talentueuse harpiste à la renommée internationale, vient de s’effondrer sur scène devant son public. Rien ne semble naturel dans cet événement, bien au contraire. Les deux enquêteurs vont devoir affronter les fantômes du manoir de Kergrésil et faire ressurgir du passé, des histoires que ni le temps, ni les morts, n’ont su effacer. Collection Enquêtes & Suspense. Éditions Alain Bargain. 9,50 €

 

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